Avant de rentrer dans les considérations techniques, il est important de préciser que la légende urbaine selon laquelle l’oeil humain ne voit pas plus de 24 images par seconde est évidemment fausse ! Si vous êtes dubitatif, n’hésitez pas à faire un tour sur youtube et comparez une vidéo en 30 puis 60 images par seconde 😉
Des télévisions plus grandes mais plus floues ?
Avec la démocratisation du Blu-ray et des grands écrans de télévision, les consommateurs se sont rapidement rendu compte que dans certaines situations, les images en mouvements manquaient clairement de netteté et de fluidité.
L’origine du problème est en réalité très simple, le contenu que nous regardons (sport, divertissement, cinéma) est filmé et donc adapté au standard 24 (ou 30) images par secondes. Concrètement, les images avec beaucoup de mouvement sont en réalité capturées de telle sorte à être floues ! Prenons l’exemple d’un plan fixe avec une voiture qui traverse l’écran rapidement en 1 seconde, si nous analysons les images une à une de la source nous constaterons que le véhicule est flou sur chacune des 24 images !
Sur des écrans de taille modeste, ce genre de défaut est imperceptible en revanche il est clairement visible sur les écrans de grande taille. La première solution serait évidemment d’utiliser des caméras qui filment à des fréquences plus élevées afin d’améliorer la qualité de la source mais l’industrie du cinéma et de la télévision ayant une certaine inertie, les constructeurs de télévisions ont décidé d’apporter leur propre solution dans un premier temps.
L’insertion d’images, une solution performante
Avec l’augmentation importante des diagonales de nos téléviseurs, les constructeurs ont développé de nombreux mécanismes de traitement d’image afin d’améliorer la netteté et la fluidité. Derrière les fréquences impressionnantes annoncées (100Hz, 200Hz, 400Hz, 600Hz…) et les indices de fluidité (CMR, PQI, MCI, PMR, Motionflow…) se cache en réalité des technologies d’insertion d’image, d’interpolation d’image, de Backlight Flashing, de Backlight Scanning… dont le seul objectif est d’augmenter le nombre d’images affichées par seconde.
Grâce à l’interpolation d’image par exemple, le processeur de votre téléviseur analyse chaque image de la source et vient insérer une ou même plusieurs images intermédiaires à la volée. La vidéo que vous regardez est donc un mélange d’images originales et d’images complètements artificielles augmentant ainsi la fréquence initiale de 25/30 images par seconde à beaucoup plus.
Ce procédé est souvent combiné avec des technologies jouant sur le rétro-éclairage dynamique (Backlight Flashing / Scanning) afin d’obtenir le meilleur rendu. L’effet est souvent saisissant et très adapté à beaucoup de programmes (sport, divertissement, cinéma) mais il peut ne pas convenir à tous les usages.
Ce surplus de fluidité parfois qualifié de “SOAP opera effect” ou “effet sitcom” peut s’avérer dérangeant lors du visionnage de certains films. Grâce au Mode Cinéma, il est possible de paramétrer ces traitements d’images à sa convenance voir même de les désactiver, les puristes préférants l’image originale à une modification artificielle. Le Mode Jeux Vidéo quant à lui, permet de supprimer tous ces effets de fluidification afin d’éviter “l’input lag” ou “temps de latence” qui peut être désagréable pour les joueurs.
Les indices de fluidité : PQI , PMI , PMR , BMR , IFC …
Derrière toutes ces appellations marketing se cachent les technologies évoquées plus haut. Malheureusement il est très difficile de comparer ces chiffres entre eux car ils ont des significations différentes en fonction des marques. Si une excellente fluidité est un critère de sélection pour vous et que vous voulez impérativement profiter de l’interpolation d’image par exemple alors voici donc quelques liens qui vous permettront d’y voir plus clair :
- Samsung : Clear Motion Rate (CMR), Picture Quality Index (PQI)
- LG : Motion Clarity Index (MCI), Ultra Clarity Index (UCI), Picture Mastering Index (PMI)
- Panasonic : Backlight Scanning (BLS), Backlight Motion Rate (BMR), Intelligent Frame Creation (IFC)
- Philips : Perfect Motion Rate (PMR), Perfect Motion Rate Ultra (PMR Ultra)
- Sony : (MotionFlow), Motionflow XR(MXR)
- Toshiba : Active Motion Rate (AMR)
- Thomson : Clear Motion Index (CMI)
- Grunding : Picture Perfection Rate (PPR)
- Hitachi : (BPI)
Maintenant il ne vous reste plus qu’à choisir le bon câble HDMI !
Le monde du cinéma conscient de son retard
Entre les télévisions qui augmentent artificiellement les fréquences, certains programmes sportifs qui sont retransmis en 60 images seconde et le monde du jeux vidéo qui dépasse largement ces fréquences depuis des années, le cinéma se devait de réagir !
C’est en 2012 que Peter Jackson présente le premier chapitre de sa trilogie Le Hobbit : Un voyage inattendu tourné en 48 images par seconde. Pour une partie de l’audience, le résultat en terme de netteté et de fluidité est impressionnant, en résulte une meilleur incrustation des images de synthèses, une meilleure vision des séquences de batailles et donc une meilleur immersion globale. En revanche, pour une autre partie du public, le film est apparu comme trop net, trop fluide, laissant entrevoir certains détails / défauts dans les décors ou les costumes rendant l’expérience moins “magique”…
Lorsque les premiers films en couleurs sont sortis, une partie de la population a vivement critiqué le côté trop réel et le manque de “magie”… Alors est-ce que les films tournés 48 ou 60 images par seconde vont devenir la nouvelle norme ? En tous les cas, Peter Jackson, Ang Lee (Un jour dans la vie de Billy Lynn) et James Cameron (Les suites d’Avatar) ont fait leur choix…
Modèles les plus répandus
- indice fluidité TV Samsung
- indice fluidité TV LG
- indice fluidité TV Panasonic
- indice fluidité TV Philips
- indice fluidité TV Sony
- indice fluidité TV Toshiba
- indice fluidité TV Thomson
- indice fluidité TV Grunding
- indice fluidité TV Hitachi